Chers lecteurs,

je profite du dernier coup de cœur de Mystères et Bonnes Bouteilles, à savoir un Savigny-les-Beaune 2012 du Domaine Serrigny, pour poser cette question : quels sont les facteurs qui influencent la qualité d’un vin ? Vaste question à laquelle je vais tenter de répondre, à ma manière, en 9 points et un exemple.

Vous constaterez que la vie d’un vin, c’est un peu comme la vie d’un homme… on ne part pas avec les mêmes chances dans la vie : le lieu de naissance, les parents, la conjoncture et les rencontres que le vin aura au cours de son existence vont fortement l’influencer. 

Episode 1 : les facteurs naturels… qui s’imposent à nous

Le terroir (lieu de naissance)

Le terroir, c’est la conjonction entre le climat, l’altitude, l’exposition au soleil et la composition du sol et du sous-sol. Au fil des siècles, on a constaté que certains terroirs étaient plus propices que d’autres à la culture de la vigne. Dans notre exemple, Savigny-les-Beaune se situe au cœur d’une région viticole réputée : la Bourgogne. Les vignes sont plantées en coteaux, orientés à l’Est – Sud-Est sur un sol pauvre argilo-calcaire. Le climat est semi-continental avec des hivers froids, des étés plutôt chauds et un ensoleillement modéré ce qui permet aux cépages locaux d’arriver lentement mais surement à maturité.

Le cépage (la famille)

Le cépage correspond au type de raisin. On ne dénombre pas moins de 5000 cépages différents dans le monde, chacun possédant ses propres caractéristiques. En France, une centaines de variétés de cépages sont cultivés. Dans notre exemple, il s’agit du cépage Pinot Noir. Ce cépage fragile produit, s’il pousse sur un terroir adapté, des vins de grande qualité. Il est particulièrement sensible à son terroir : une fois vinifié, du raisin issu de deux parcelles très proches peut donner deux vins aux saveurs différentes. C’est ce qui explique les très nombreuses appellations et climats en Bourgogne. 

Le climat (la conjoncture)

Dans la vie, il faut avoir de la chance. Même avec le meilleur terroir et un cépage de qualité, si la météo s’acharne contre une parcelle de vigne, la production d’un vin de qualité sera difficile. Les maladies vont par exemple détériorer les grappes, ou le manque de soleil va compliquer la maturation du raisin. Pour poursuivre notre exemple, voici un extrait du compte-rendu du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne pour le millésime 2012 : «Hiver doux, mars printanier, fraîcheur et gel au printemps, mai estival, juin rafraîchi et pluvieux, été instable, canicule, grêle, orages… un programme météo chargé, qui n’a pas épargné les vignes. » Les quantités récoltées ont donc été faibles en 2012 mais la qualité du raisin mis en cuve était malgré tout très satisfaisante grâce à un mois d’août chaud et sec. 

Comme vous le voyez, dans la vigne, c’est la nature qui dicte ses règles. Fort heureusement, tout n’est pas déterminé par ces seuls facteurs naturels. Le travail du vigneron fait souvent la différence. Comment peut-il s’y prendre pour contrecarrer les déterminismes de la nature ? La suite au prochain épisode ! 

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